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I. Connaissance de la tétrade

Avant d’étudier des marches et des enchaînements spécifiques devant nous conduire à l’harmonisation concrète d’une mélodie, il est primordial de parfaitement connaître la tétrade, c’est-à-dire les quatre notes qui constituent les principaux accords que nous allons utiliser. Cette maîtrise de base doit inclure : les notes et les intervalles qui composent un accord donné ; le nom et la sonorité de cet accord.

1. Typologie de la tétrade

Si l’on considère les triades (majeures, mineures, diminuées et augmentées) auxquelles on ajoute une 7e (majeure, mineure ou diminuée) ou une 6te majeure ; et si l’on considère l’accord isolé X7(♭5), basé sur une triade non conventionnelle, que l’on associe à l’accord de sixte augmentée[1], on obtient alors douze types d’accords possibles, douze tétrades.

Douze tétrades

Dans cette partie nous aborderons uniquement les accords Xmaj7, X7, Xm7, Xm7(♭5), Xdim7, accords dont nous avons besoin pour construire la cellule élémentaire d’un morceau tonal : la cadence.

Nous étudierons différentes positions qui seront pour l’instant toujours exprimées à l’état fondamental.

Ce travail bien assimilé, nous pourrons facilement ajouter des notes d’extensions ou des doublures choisies pour étoffer les progressions et passer à des accords de 5 sons et plus.

2. Position ① ③ ⑤ ⑦

La toute première position étudiée correspond et se confond avec la construction élémentaire de la tétrade ; elle consiste en une triade majeure, mineure ou diminuée à laquelle on a ajouté une septième majeure, mineure ou diminuée[2]. Cette disposition élémentaire nous servira de base pour toute la suite de notre étude.

À ce stade, il est important que l’élève chasse les derniers doutes qui peuvent demeurer sur certains accords ou certaines tonalités moins usuelles que d’autres. Pour ce faire, il est indispensable de jouer les positions proposées, d’en analyser la composition, c’est-à-dire l’agencement spécifique des voix, de les nommer entièrement et précisément, sans avoir recours à des raccourcis de langage (on dira par exemple : « Do mineur sept bémol cinq » ou encore « Ré diminué sept »), et d’écouter le son particulier de chaque type d’accord et de chaque position. Chanter les notes qui composent une tétrade est en outre un excellent exercice de formation musicale.

Les notes caractéristiques générant la couleur spécifique d’un accord par rapport au précédent sont écrites en noir.


L’exercice suivant transpose ces cinq accords en suivant le cycle des 5tes. Il est important à ce stade de bien respecter le doigté indiqué et de jouer l’alto et le ténor avec les pouces afin de laisser une plus grande liberté de mouvement aux notes se trouvant aux parties extrêmes — et qu’un autre doigté aurait le défaut de figer.

Pour faciliter l’étude, on remarquera dans ce chapitre que certaines positions excèdent les limites d’intervalles préconisées. Ceci est dû à une volonté d’explorer le plus possible le registre central du clavier pour se focaliser sur la composition de la tétrade.

Exercice 1

3. Position ① ③ ⑦ ⑤

Avec la position suivante, l’alto et le soprane sont inversées : on obtient une sixte, majeure ou mineure entre ces deux voix supérieures. La basse et le ténor ne changent pas.

Il faut dès à présent prendre conscience que c’est la 5te de l’accord qui se trouve au soprane. Cette habitude de faire l’analyse mélodique en regard de l’harmonie revêtira un rôle capital pour la suite de l’étude.

Comme précédemment, l’exercice suit le cycle des 5tes et l’on continuera à bien suivre les doigtés indiqués.

Exercice 2

(À suivre)


[1] Pour l’accord de sixte augmentée, cf. En Harmonie, tome 1, P. 140 

[2] Pour une explication détaillée sur la construction des accords et la nature des intervalles qui les composent, cf. supra, chapitre 2 et 3


4 réflexions au sujet de « I. Connaissance de la tétrade »

  1. Salut Etienne,
    Pourrais tu poster les deux premiers exercices au format PDF (positions 1357 et 1375), j’ai essayer de les téléchargés mais les images sont de mauvaises qualité et je ne peux donc pas en faire une petite partition.

    Merci d’avance

    Matthieu

      1. Merci !!!

  2. Bonsoir Etienne,

    Je ne dirai que 3 mots, merci, merci et merci 🙂
    Quel bonheur de suivre vos vidéos qui sont si complètes et en même temps si accessibles , c’est un batteur qui parle 🙂
    Une vraie source de connaissance, d’inspiration et de motivation pour reprendre sérieusement le piano, je viens de commander votre méthode.
    Au plaisir

    Jp

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